La révolution de la douceur, par Chrystel Mukeba, photographe

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©Chrystel Mukeba

Voici un livre de peu d’images, mais où chacune, dans ses subtiles tonalités de gris, résonnent au plus profond de l’âme de quiconque n’a pas oublié qu’il fut un enfant.

Les Instants de Chrystel Mukeba ne cherche pas la tabula rasa de la révolution à tout prix, mais se déploie délicatement comme un manifeste esthétique de la douceur, des interactions de proximité, de la puissance des attachements vrais.

Peuplé d’enfants et de végétaux, ce premier livre d’une auteure vivant et travaillant à Bruxelles explore le silence et la dimension de merveille de l’existence, loin de toute volonté d’imposer son ego.

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©Chrystel Mukeba

On peut penser à l’ouvrage Avant l’âge de la raison, de Bernard Plossu (Filigranes Editions, 2008), aux sensations fondatrices, à ce qui se tisse entre le petit d’homme et la lumière.

Les motifs du fil, de la tige et du rais lumineux structurent ainsi la vision de la photographe, cherchant à montrer finement ce qui se lie entre l’humain et son environnement naturel.

Tout ici est de l’ordre de la suspension, de l’approche précautionneuse, du mystère de ce qui se joue dans la psyché au moment où la main touche la boule de coton, ou la coquille de l’escargot.

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©Chrystel Mukeba

On ferme les yeux, on invente sa vie, on ouvre d’autres portes de perception que la vue dévorante.

Le temps est un enfant qui joue dans la luzerne.

Une femme, main posée sur son giron, écoute battre en elle son bébé, soit la perpétuation d’elle-même, et le tout-autre dans son énigme.

Le vent agite les herbes, le temps est à l’orage, de grands bouleversements se préparent.

De l’eau, du sommeil, du soleil.

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©Chrystel Mukeba

Beauté de pieds nus s’amusant avec une ficelle, trouvant le point d’équilibre, à la limite de la rupture.

On tient une bougie, on se tient le menton, on tient un morceau de bois.  

Les Instants est un livre inventant un chemin entre conscience de la pesanteur et apesanteur.

Tout y est expérience, expérimentation, épreuve sans colère.

Il y a bien sûr des moments de mélancolie, parce que l’humain est humain, et qu’il est né, comme l’écrivait Michaux, troué.

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©Chrystel Mukeba

Et parce que, peut-être, telle est l’hypothèse de Marie Papazoglou dans son texte, la mort est un effet de la vie.

On peut regarder cette œuvre humble et noble comme un chant d’amour et de deuil.

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Chrystel Mukeba, Les Instants, texte Marie Papazoglou, design Joël Van Audenhaege, Arp2 Editions, 2022, 52 pages – 300 exemplaires

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©Chrystel Mukeba

Site de Chrystel Mukeba

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©Chrystel Mukeba

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Un commentaire Ajoutez le vôtre

  1. J.J. P. dit :

    Enfant, il me semble, je resterai ! Merci FB !

    J’aime

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