
Pascal Convert, texte Georges Didi-Huberman, 2017
Livre d’artiste – Leporello 40 cm x 4 mètres
Edition de 37 + 14 E.A.
Courtesy galerie Eric Dupont, Paris
La vaste culture, quand on est galeriste, n’est pas une coquetterie, mais la substance même d’un travail de vision : être capable de voir ce qui ne se voit pas, ou pas encore.
Le contemporain est interpellé personnellement par les lumières tentant de percer les ténèbres que nous confondons avec le jour.
Il est donc dans une forme de déphasage, d’inactuel.
Ainsi se présente Eric Dupont, galeriste passionnant en sa volonté constante de construire un lieu où révéler par l’art la grâce et le mystère d’être au monde.
L’hospitalité n’est pas chez lui un vain mot, mais une responsabilité envers qui accomplit, souvent contre la société et le rire des assassins, un acte artistique majeur.
« Si la société moderne fait perdre à l’homme ses repères, déclare-t-il dans l’entretien qui suit, certains artistes, j’appelle artiste ceux qui créent à partir de la vérité, sont là pour élaborer de nouveaux refuges pour l’Être ».
Contre le cynisme ambiant, on lira, je l’espère, notre entretien, comme un moment de partage par la pensée, mais aussi un éloge de la parole en tant que parole quand elle est portée par un principe d’amitié sachant accorder toute sa place à son énigme comme à son doux asile.
Portrait du galeriste en Sisyphe moderne, qu’il faut imaginer heureux.

Pascal Convert, 2017
Tirage contact Platine Palladium sur papier coton 300 gr, 15 tirages formant une vue panoramique de la falaise de Bâmiyân.
Dimensions de chaque tirage : 1.66 x 1.10 m pour un total de 1.66 x 16.5 m.
© Courtesy Galerie Eric Dupont, Paris
Quels liens faites-vous entre le métier de galeriste, l’activité artistique et le thème de la réparation – ou tikoun pour le dire dans les termes de la mystique juive ?
Comme l’a si bien dit André Néher dans Moïse et la vocation juive (Seuil 1980), l’artiste œuvre à la restauration d’un ordre idéal qu’il ne parviendra jamais à rétablir ou à satisfaire, mais il œuvre puisqu’il existe une perfection dans l’homme : sa perfectibilité.
Quand on partage le pain (que l’on accompagne), c’est que l’on vit un moment sous le même toit. Cela veut dire que l’on a d’abord accueilli, que l’on a été capable d’être hospitalier, de faire de sa demeure celle de celui que l’on abrite. Voilà bien des gestes qui nécessitent d’aimer son prochain. L’acte d’amour, quant à lui, ne peut se déployer que si celui qui l’offre se sent habité d’une conscience aiguë de l’incomplétude du monde. Ce sentiment d’inachevé engendre une impulsion vitale, ce que Nietzsche appelle la volonté de puissance – sans doute est-ce là que s’origine la volition, cet état de conscience qui nous pousse à agir pour les autres et dans la vie, dans le but plus ou moins avoué de se sauver ou de se sacrifier ne serait-ce que partiellement ; puisqu’il en va ainsi de la volonté de vie, elle cherche non pas à dominer mais recherche, en permanence, sa propre intensification, ce en quoi elle est une volonté de volonté.
Le galerisme revêt un paradoxe qui, je crois, peut répondre, en partie, à votre question. Si l’on part du postulat que l’artiste est un éclaireur, qu’il est en avance sur son temps, alors être galeriste revient à montrer ce que beaucoup ne peuvent pas encore voir. Montrer ce qui ne peut être vu semble ici un véritable défi et pourtant, c’est bien dans ce risque-là que nous nous « abîmons » sans cesse. En présentant des œuvres d’art, nous nous efforçons de rendre visible le non visible, de faire, en quelque sorte, entendre l’inaudible – on peut donc dire qu’il s’agit d’une aventure inouïe. Nous sommes là pour tenter d’unifier ces contraires ou du moins de les rapprocher pour les harmoniser, c’est pourquoi cet élan, cette volonté dont je parlais plus haut, est en soi un tikoun olam, c’est à dire une tentative de réparation du monde.
Quel esprit souhaitez-vous faire souffler sur votre galerie ? Vous aimez citer cet extrait du Temps scellé du cinéaste Andrei Tarkovski (Cahiers du cinéma, 2004) : « L’homme moderne se trouve à la croisée de deux chemins. Il a un dilemme à résoudre : soit continuer son existence de consommateur aveugle, soumis aux progrès impitoyables des technologies nouvelles et de l’accumulation de biens matériels, soit trouver la voie vers une responsabilité spirituelle, qui pourrait bien s’avérer à la fin une réalité salvatrice non seulement pour lui-même mais pour la société tout entière. »
Esprit, souffle voilà des mots fort ambitieux pour définir ce que serait l’âme d’une galerie et cependant vous avez raison de le souligner : sans esprit point de salut. Dans le deuxième verset de la Genèse, l’esprit est avant tout ce qui « plane au-dessus… », curieusement, selon les traductions on peut lire esprit ou bien souffle. Partons de l’idée de souffle, le [τὸ πνεῦμα] en Grec, celui sans lequel rien n’existe. On peut affirmer que sans lui point de vie et sans esprit point de vie sensible. Le souffle est moteur, c’est lui qui met en mouvement et qui anime. Ne suffit-il pas à Dieu, pour faire une âme, de souffler ? J’aimerais voir souffler sur la galerie un esprit sensible et mystérieux, toujours prompt à se dérober à la saisie, capable d’échapper au discours qui voudrait s’en emparer pour mieux l’étouffer, un esprit assez puissant pour résister aux discours qui voudraient tout recouvrir et par là même nous fossiliser. Sans doute avons-nous la prétention d’être ceci, mais aussi d’être cela, et encore quelque chose d’autre et ainsi de suite. Échapper sans cesse à la réduction par le langage et en arriver à la conclusion que quelque chose de vivant se joue ici, un mot me vient à l’idée : et si une galerie habitée était avant tout un lieu susceptible d’accueillir et de faire résider en son sein la Grâce, c’est à dire un lieu où au creux de chaque chose pointe une énigme et lorsque l’intériorité de l’œuvre s’offre aux regards, celle-ci se change en objet de mystère et ce pour tous les individus sans distinction, un asile dans lequel les œuvres s’ouvrent au mystère et autorisent des transports, des ravissements et non pas de simples états de séduction, un lieu enfin où chaque œuvre implique une question et non pas une réponse.

Verre, plâtre, charbon de bois, h 107 cm,
socle 69 x 83 x 15 cm.
© Courtesy Galerie Eric Dupont, Paris
On prête à Antonin Artaud cette pensée : « La société se croit seule, mais il y a quelqu’un. » Ne peut-on lire ici la définition parfaite de l’artiste, dans sa double position d’isolement et de clairvoyance ?
Il est facile de se distraire, difficile de se soustraire, mais il est impossible de s’extraire totalement sauf à disparaître. Aussi brillant que vous serez, il y aura toujours quelqu’un pour vous déprécier. En effet, le plus petit acte de création spontanée est un monde plus complexe et plus révélateur qu’une quelconque métaphysique (in La Révolution surréaliste n°3, 1925 – texte collectif sur une proposition originale d’Antonin Artaud), la société le comprend d’instinct, c’est pourquoi elle sait être d’une grande cruauté à l’égard de ses créateurs, j’irais même jusqu’à dire que, d’une certaine manière, elle ne tolère pas le génie, elle ne lui pardonne qu’une fois qu’elle l’a assassiné. Dans une lettre à son frère Théo, Vincent van Gogh écrit : « Les peintres parlent à des générations futures ; les étoiles brillent toujours et existent dans d’autres sphères, elles poursuivent dans d’autres mondes le travail qu’elles ont interrompu sur terre. » (Vincent Van Gogh, Lettres à son frère Théo, traduit du néerlandais par Louis Roëdlandt, introduction et notes de Pascal Bonafoux, éditions Gallimard, 1991). On en revient ici à l’idée d’invisibilité dont je parlais plus haut, l’artiste demeurant non pas dans une double mais multiple position : entre présent précaire et avenir incertain, entre isolement nécessaire et confrontation indispensable, entre acuité individuelle et aveuglement collectif… Dans Le Théâtre et son double Artaud envisage l’artiste comme un exalté qui doit tout donner et se consumer sans réserve s’il désire s’approcher d’une dimension métaphysique ou sacrée. L’artiste est celui qui résiste, il est celui qui refuse de se laisser aller au cercueil sans combattre.
L’inspiré n’est-il pas anthropologiquement l’exclu nécessaire au bon fonctionnement du pacte social ? L’art contemporain n’a-t-il pas souffert quelquefois, souvent, de la perte de conscience de la mission de l’artiste comme veilleur ou gardien de l’être en tant que tel, au sens où l’entend par exemple l’ontologie heideggérienne ?
Il est certes plus confortable d’avoir tort en groupe que raison tout seul ! L’époque assassine toujours les poètes, non pas comme elle a pu le faire en 1936 avec Garcia Lorca, mais à sa manière, à coup de dédain et de calomnie. Je pense à Tocqueville et à sa tyrannie de la majorité, je pense à ce monde que j’appelle « le peuple de l’art », qui fonctionne à coups d’opinions, rarement à coups d’idées, qui empêche toute contestation véritable en essentialisant les débats pour l’abîmer dans la parole grégaire, dans ce Grand Usage comme l’appelle Brecht (Dans Le Neutre, Roland Barthes définit Le Grand Usage comme cette « sagesse toute faite » qui dicte sa conduite à chacun. Dans la pièce de Bertolt Brecht Celui qui dit non, le jeune garçon, incapable de marcher, n’accepte pas d’être précipité dans le ravin conformément au « Grand Usage ».), qui concentre et qui nivelle, qui ôte toute nuance et par là évite de penser et de se penser, le but ultime étant d’encourager la soumission et d’éviter à tout prix le refus.

L’artiste serait, si j’entends bien votre question, le scrupule du groupe social, le petit caillou qui le contraint à ne pas fonctionner tout à fait librement. On peut le voir, en effet, à la fois comme un frein et comme un aiguillon. Peut-être voulez-vous supposer que certains artistes ont perdu de vue leur mission passionnée au profit d’un dessein plus matériel voire nihiliste ? Il est vrai, mais il y en aura toujours qui s’accrocheront à l’action habitée par la pensée qui agit dans la mesure où elle pense. Si la société moderne fait perdre à l’homme ses repères, certains artistes, j’appelle artiste ceux qui créent à partir de la vérité, sont là pour élaborer de nouveaux refuges pour l’Être.

Cuivre et argent
5 éléments
50 x 163 x 58 cm
© Courtesy Galerie Eric Dupont, Paris
Votre travail de galeriste n’est-il pas de proposer aux spectateurs / acheteurs / transmetteurs des expériences d’écoutes et de rencontres qui soient les plus profondes possibles ?
Présenter le travail d’un artiste vivant ne se réduit pas à montrer des œuvres. Une exposition digne de ce nom est le fruit de longues réflexions et d’une construction rigoureuse au sein desquelles l’artiste d’abord avec le soutien du galeriste fait tourner les savoirs, au lieu de tourner en rond. Parce que tourner en rond, c’est être malade (En hébreu le mot maladie se dit mahala [המחלה] de la racine Mahol « faire une ronde », « tracer un cercle », « tourner en rond »). Chaque exposition d’art contemporain se présente, comme un geste adressé, une image lancée à la face des publics ! Ce sont des jaillissements, des éruptions, des revendications, des débordements, des vibrations, des machineries, des saveurs. L’art se trouve partout où il y a de la saveur (Saveur et savoir ont en latin, sapor, sapere, la même racine). Faire partager ces saveurs, voilà le travail du galeriste ! Pour finir et être plus complet, la qualité de réception d’une œuvre dépend aussi de la profondeur de celui qui l’accueille. Grâce à la qualité des artistes que nous abritons, nous avons la chance inouïe de rencontrer un public curieux avec lequel nous pouvons poursuivre nos excursions.
Une œuvre est-elle autre chose que la fermeté silencieuse dans le partage du doute ?
Une œuvre authentique s’impose, elle est là. Elle se débat silencieusement dans ses formes. Elle se montre sans obscénité, ou plus exactement ce qui en constitue le fond se manifeste sans se dévoiler tout à fait. Elle demeure, d’une certaine manière, dans un suspens, elle s’affirme et nous fascine dans un vide relatif qui est tout le contraire du creux, elle possède la saveur de l’inconnu, de l’indicible. Elle ne parle pas : en se révélant, elle montre. Quand une œuvre émerge, elle est en quelque sorte inaudible, elle se met en doute, elle met en doute, elle se révèle lentement dans l’inconnu qui est le nôtre.

Cristallisation au livre perdu, verre,
5 étagères, 264 éléments, 265 cm x 400 cm x 22 cm
Maître verrier Olivier Juteau.
© Courtesy Galerie Eric Dupont, Paris
Qu’ont en commun les artistes que vous exposez ? Comment avez-vous pensé l’entremêlement des noms ?
Diriger une galerie d’art contemporain revient à construire jour après jour un édifice dont le terme n’existe pas. On pourrait comparer cela au mythe de Sisyphe. Le galeriste est un Sisyphe moderne. En effet, c’est au travers de l’accomplissement de cette tâche que se rencontre le bonheur et non pas forcément dans sa signification, « la lutte elle-même vers les sommets suffit à remplir un cœur d’homme » nous dit A. Camus (Le Mythe de Sisyphe, Folio Essais, p. 166).
Ce sont les qualités plastiques et l’univers des artistes qui ont tout d’abord guidé mes choix, c’est à dire leurs aptitudes à jouer avec les formes et avec la couleur pour dire leur monde, pour dire leur vision du monde. J’ai eu la chance incroyable d’en percevoir un premier : Paul Pagk, il en avait rencontré d’autres en un certain chemin, « sur lequel il se tenait – envers et contre tout et très obstinément, fermement résolu à n’en pas changer » (Gérard Guest, La Question du livre chez Wittgenstein, p. 59.). Sur ce même chemin j’en ai croisé d’autres, ce sont eux qui m’ont choisi. Ils sont, aujourd’hui encore, des artistes dont l’œuvre travaille et s’enrichit et se révèle sans cesse à nous, je veux les nommer ici, quand bien même un s’est effacé de la terre : Hyun Soo Choi, un autre est demeuré un ami, le photographe Eric Poitevin, les autres, Siobhan Liddell, Paul Pagk, Damien Cabanes, Carlos Kusnir demeurent encore, à l’heure qu’il est, à la galerie.

Vous exposez notamment Nicholas Nixon et Mathieu Pernot. Quelle place accordez-vous à la photographie dans votre galerie ?
Je ne défends pas un médium en particulier, je m’intéresse aux œuvres et à ceux qui les font. La photographie a toujours été une discipline essentielle pour moi. Une des raisons qui me fascine et me bouleverse dans la photographie est sa capacité à émouvoir, son génie à dire le monde dans sa complexité avec les moyens les plus simples : une fine pellicule de gélatine sur du papier. Autant de réel séquestré dans aussi peu de matière – c’est fascinant ! En octobre 2017, j’ai présenté à la galerie une grande photographie de Pascal Convert (Pascal Convert, artiste français né en 1957 dans les Landes. On a pu dire de lui qu’il est « un sculpteur de mémoire ».). Sur les murs de la galerie se déployait, sur plus de seize mètres, un tirage de la falaise de Bâmiyân située en Afghanistan. Cette falaise contenait deux immenses Bouddhas qui furent détruits en mars 2001 par les Talibans. À première vue, on aurait du mal à croire que cette prodigieuse image puisse recéler à elle seule plus des vingt siècles d’histoire qui s’y sont déroulés ; cependant, la technologie avancée de l’objectif Cornis (Objectif hyper puissant qui est utilisé pour détecter les microfissures dans les pâles d’éolienne.) combinée à la technique ancestrale du tirage au palladium parvient à donner du Lieu une vision sensible que tous ceux qui y sont allés ont retrouvé. Non ça n’est pas le réel, le réel est trop complexe, il existe à jamais une inadéquation primordiale entre le réel et la photographie, néanmoins la Forme trouvée par l’artiste demeure d’une redoutable justesse, on pourrait dire qu’il s’agit d’un délire assumé et surtout réussi.

Une des qualités essentielles, entre autres, que possèdent les deux artistes que vous nommez est l’endurance. Rien de grand ne se fait sans endurance, sans obstination et sans réinvention. Nicholas Nixon photographie, à la chambre, depuis plus de quarante ans son épouse Bebe et ses trois sœurs, la fameuse série des Brown Sisters (Nicholas Nixon est photographe américain, né en 1947 à Detroit (Michigan). Depuis 1975, il photographie à la chambre 20 x 25 chaque année, dans le même ordre, quatre sœurs : The Brown Sisters.). Depuis 1995, Mathieu Pernot (Mathieu Pernot est un photographe français, né à Fréjus en 1970, depuis 1995 il photographie la communauté gitane d’Arles et tout particulièrement tous les membres de la famille Gorgan.) documente une famille de Gitans arlésiens : Les Gorgans. Dans ces séries d’images, on voit bien plus que le temps qui passe, on y voit le temps qui reste.
Vous considérez-vous comme un passeur au service des messagers que sont les artistes que vous représentez ?
Toute ma vie j’ai grandi entre les Maîtres (Pirkei Avot, Éthique des Maîtres.), j’ai grandi dans l’espace qu’ils m’ont laissé. Pour moi cet espace vacant est celui du passeur, celui du pont — ainsi, sans doute, celui qui sonne dans le nom que je porte — un pont que je bâtis entre leurs mondes et le monde. Lutter contre la grégarité dont j’ai parlé plus haut, lutter contre cette parole qui rassemble en fabricant des systèmes (Nietzsche, Le Crépuscule des idoles. « Je me méfie des faiseurs de systèmes et m’écarte de leur chemin. L’esprit de système est un manque de probité ».) pour mieux nous séduire (Séduire vient de Subducere qui, en latin, veut dire : soulever, retirer, et a donné souduire en ancien français.), c’est-à-dire nous écarter de notre chemin et nous ôter tout libre arbitre, toute capacité de juger. Un système ne cherche pas à dire le vrai, il cherche à n’avoir pas tort. Son dessein n’est pas la connaissance ou la recherche de la vérité mais une cohérence et l’impossibilité d’être pris en défaut. Un système est à l’opposé de ce que nous dit Cézanne : « Je vous dois la vérité en peinture et je vous la dirai » (Paul Cézanne, dans une lettre à Émile Bernard datée du 23 octobre 1905.).

Nous vivons des moments à la fois décadents et prophétiques, des moments d’apocalypse douce, des moments d’une certaine manière historiques.
Il doit bien exister un moyen de se déprendre, un moyen d’alléger son regard et de voyager tout en faisant voyager, un moyen d’exposer, de résoudre, de gravir, de chercher ; il doit bien exister une façon d’être au monde toute particulière, une manière de voyage ou plus exactement d’excursion et une manière d’abriter qui nourrisse et fasse rêver à la fois, où tout peut aussi se construire dans l’efficace lenteur d’une âme décidée.
Propos recueillis par Fabien Ribery
La galerie Eric Dupont se situe à Paris (75003), 138, rue du Temple.
Site de la galerie Eric Dupont

Exposition Damien Cabanes, du 17 mai au 20 juillet 2018 – vernissage le jeudi 17 mai à partir de 18h

Taysir Batniji, Fouad Bouchoucha, Damien Cabanes, Michel Campeau, Pascal Convert, Thierry Costesèque, Lee Friedlander, Gil & Moti, Sandro Kopp, Carlos Kusnir, Siobhan Liddell, Didier Mencoboni,